Jeudi14 avril, des milliers de salariés AG2R LA MONDIALE se sont mis en grève et ont manifesté pour réclamer une augmentation générale des salaires décente face à l’inflation grandissante et aux bons résultats du groupe.

Résultat : des nèfles !

Retour sur la journée de Mobilisation des salariés du groupe AG2R LA MONDIALE suite à l’appel de toutes les Organisations Syndicales. Nous partageons avec vous, la publication de la Section Syndicale CFDT AG2R !

Ce sont des milliers de salariés qui se sont mis en grève et qui se sont rassemblés dans et devant les principaux sites du groupe AG2R LA MONDIALE pour dénoncer une situation inacceptable : une enveloppe de 0,17% de la masse salariale pour les augmentations collectives alors que l’inflation en France est de 4,5% sur 12 mois.

C’est un évènement historique : l’ensemble des organisations syndicales de l’entreprise, CFDT, CGC, CGT, FO, UNSA et SUD Solidaires avaient constitué une intersyndicale pour défendre des positions communes et pour représenter les salariés.

Après une assemblée générale qui avait réuni 1480 salariés, elle avait appelé à un mouvement social d’envergure le 14 avril.

Déclaration intersyndicale en ouverture du rassemblement devant le siège AG2R LA MONDIALE Bd Malesherbes.

Nous sommes ici, salariés AG2R et La Mondiale devant le siège à Malesherbes mais aussi sur tous les sites du groupe pour exiger des augmentations salariales décentes.

Et nous ne réclamons rien d’extraordinaire.

Nous demandons à être payé pour notre travail. Nous demandons une partie des fruits de la croissance de l’entreprise, croissance qui existe aussi grâce à nous.

La SGAM AG2R LA MONDIALE a un chiffre d’affaires en 2021 en hausse de 22 %.

Le résultat est lui en hausse de 23% avec un montant de 273 millions d’euros.

Dans le même temps, la hausse des prix à la consommation est de 4,5% sur un an et la courbe ne cesse de grimper.

Que demandons-nous ?  La simple garantie de notre pouvoir d’achat. Est-ce aberrant ? Est-ce exagéré ?

Or que propose la direction : 1,2% d’augmentation générale pour un tiers seulement des salariés, soit une perte de pouvoir d’achat de plus de 3%. Et pour les deux tiers restants, quelle augmentation ? Rien, des nèfles, que tchi.

273 millions de résultats positifs, 4,5% d’inflation sur un an, 1,2% seulement d’augmentation pour quelques salariés.

Où est le respect des salariés ?

Où est la reconnaissance ?

Parlons un peu des frais de personnel.

Pour imager, disons que les frais de personnel sont comme un gâteau. Un gâteau dont la taille est décidée par le conseil d’administration. Mais la taille des parts de gâteau, elle est décidée par la direction.

Comme la taille n’est pas extensible, bien évidemment, celui qui prend une grosse part de gâteau le fait au détriment des autres.

C’est pourquoi il est légitime que les salariés s’intéressent aux salaires de leurs dirigeants.

Et c’est pourquoi il est scandaleux que le comité de direction d’AG2R LA MONDIALE dissimule ses rémunérations dans une structure opaque, La Mondiale Exécutive.

Il n’est pas question de dire que nos dirigeants doivent être payés comme n’importe quel salarié. Nous avons besoin des meilleurs pour diriger le groupe, et les meilleurs se payent.

Mais la question est combien ?

Il n’y a que très peu de profils comme celui de nos directeurs généraux André Renaudin ou Bruno Angles. Mais nos dirigeants valent-ils quarante fois plus que le plus petit salaire de l’entreprise ?

Est-il normal que ces dirigeants qui nous demandent de faire des efforts sur nos salaires, gagnent à eux seuls en un an plus de la totalité des augmentations de tous les salariés réunis !

Nous ne le pensons.

D’autant que si vous mettez André Renaudin ou Bruno Angles devant un dossier de retraite ou un dossier de frais de santé, il sera bien incapable de payer la moindre prestation. Car, c’est un fait, tous géniaux qu’ils sont, les membres du comité de direction ont besoin de vous pour faire tourner la boite.

Sans vous, rien n’entre dans les caisses de l’entreprise, rien de sort, rien ne se fait, l’entreprise n’existe pas.

Alors pourquoi quand nos dirigeants soignent leurs outils de travail comme l’informatique, soignent leurs locaux comme ce magnifique immeuble devant lequel nous sommes, pourquoi ne soignent-ils pas le principal outil de l’entreprise : la force de travail des salariés !

Nous sommes ici aujourd’hui en grève, donc en arrêt de travail, pour dire à nos dirigeants : regardez, nous avons arrêté le travail et tout est à l’arrêt dans l’entreprise. Sans nous, rien n’existe.

Alors, messieurs du Comité de direction, acceptez la réalité, respectez-nous, donnez-nous la reconnaissance que l’on mérite !

Tous ensemble aujourd’hui, nous sommes ici pour crier notre ras le bol, pour crier notre colère, pour réclamer notre dû !

Second temps : une délégation de l’intersyndicale a été reçue par la direction.

Les organisations syndicales ont pu présenter leurs revendications, simples, une revalorisation des salaires POUR TOUS permettant de maintenir le pouvoir d’achat des salariés.

La direction a développé un discours technique et économique pour expliquer que les salariés ayant un salaire annuel inférieur à 35 000 euros devront se contenter d’une augmentation générale de 1,2%. Pour les deux tiers restants des salariés : rien.

Quand même un geste de reconnaissance envers les salariés : un complément d’intéressement à hauteur de 500 euros bruts, sous condition de validation par le Conseil d’administration.

L’intersyndicale a constaté que cette mesure était non pérenne et qu’elle ne répondait pas à la revendication de maintien du pouvoir d’achat.

L’entrevue s’est terminée sur un dialogue de sourds et le principe même d’une nouvelle réunion de négociations a été rejeté par la direction.

Dernier temps : la suite…

Les organisations syndicales vont se réunir rapidement pour tirer un constat global de la mobilisation et de ses résultats. Elles jugeront de la suite à donner au mouvement, en fonction de l’avis des salariés.