Déclaration CFDT
Instance Nationale de Concertation INC Retraite du 2 décembre 2022
La CFDT a lu une déclaration en ouverture de séance portant sur l’enquête menée de mai à juillet 2022, auprès des équipes militantes sur la situation et les conditions de travail des salariés au sein des CARSAT et des CNAV.
La CFDT a réalisé un questionnaire entre le 25 mai et le 30 juin 2022, sur l’évolution de la situation dans les CARSAT et CNAV. Ce dernier a été adressé aux délégués syndicaux de notre organisation syndicale dans les caisses de retraite.
Voici ce qui en ressort :
L’ensemble des caisses rapportent qu’elles rencontrent des difficultés majeures sur les secteurs de la liquidation, des accueils, des services contrôle et des ressources humaines.
Pire, les répondants évoquent aussi des difficultés dans l’ensemble des processus comme l’informatique, le service social, les risques professionnels, les champs de la désinsertion professionnelle et également pour les collègues de l’ex RSI tant sur le processus que sur leur intégration.
Ces difficultés dans les services altèrent l’ambiance et la qualité de vie au travail pour tous les répondants. Cela fait partie des questions envoyées en amont par la CFDT dont nous attendons des réponses en séance.
Pour le secteur liquidation, les difficultés sont essentiellement dues à un déséquilibre charges /ressources, un effectif insuffisant, l’arrivée de nouveaux outils, une accumulation des stocks. La conséquence est un allongement des délais et des retards de paiement, une dégradation des conditions de travail, une organisation du travail floue sur le long terme et la mise en difficulté des nouveaux embauchés.
Pour le secteur des accueils, il est mis en avant une insuffisance voire la disparition de la modalité d’accueil spontané, ainsi qu’un manque de visibilité des horaires d’ouverture des accueils.
L’arrivée d’ORELI, logiciel de prise de RDV, entraine aussi des difficultés, ce dernier engendre de nombreuses réitérations dues aux délais de traitement.
Sur les rendez-vous, les créneaux proposées pour les assurés sont insuffisants. La durée paramétrée est inadaptée aux besoins de ces derniers. Le digital creuse les inégalités. Concernant les salariés, il ressort un manque de formation sur les dossiers des travailleurs indépendants.
Nous le verrons et l’illustrerons dans le sujet numéro 2, portant sur un point d’étape de la rénovation de la politique d’accueil.
Pour le secteur contrôle, la CFDT souligne là aussi le manque de personnel/d’effectif.
L’arrivée de SYRCA perturbe l’activité, avec les pannes de logiciels, le manque de formation, la tension perpétuelle sur les stocks…
Le logiciel SYRCA engendre aussi une multiplication des sites où trouver la législation, une multiplication des spécialisations et une concentration des complexités sur certaines d’entre-elles.
Il provoque également un pilotage chaotique, une surcharge de travail par la création tous azimuts de simplifications locales qui contredisent les notes nationales, une gestion retirant l’autonomie professionnelle des salariés pouvant aller jusqu’à l’infantilisation de ceux-ci.
Au sein du secteur informatique, les difficultés sont principalement dues à un important problème d’attractivité des caisses. Les niveaux de salaires sont trop faibles et entrainent des difficultés à recruter et à fidéliser les salariés.
Dans tous les secteurs, le manque de personnel est criant.
Il ressort aussi de ce questionnaire un manque d’intégration et de formation des agents s’occupant des dossiers de travailleurs indépendants.
Par ailleurs, l’exclusion du complément de rémunération du Ségur de la santé pour les travailleurs du service social des caisses de retraite n’est pas entendable au regard de toutes les missions qui leur sont confiés.
A ce sujet, la CFDT a lancé une pétition en ligne la semaine dernière : SIGNEZ LA PETITION !
Il ressort également une grande inquiétude sur le devenir du service ayant la gestion de la désinsertion professionnelle.
Comme pour 83% des répondants, la CFDT fait le constat : l’accumulation des difficultés dans de nombreux secteurs engendrent une baisse de productivité et une baisse de la performance globale des caisses de retraite.
Cela altère bien évidemment la qualité de service rendue aux assurés.
Ce constat est exacerbé par un dialogue social en berne. Les équipes syndicales locales nous le rapportent.
Les alertes se multiplient. Elles ne sont pas toujours entendues. Elles sont parfois même minimisées. Les directions locales expriment souvent leur impuissance au vu des contraintes imposées par la caisse nationale ou les Pouvoirs publics.
Cette situation épuise les salariés des caisses de retraites. Il est de la responsabilité de la caisse nationale d’y répondre.
Arrêtons le ping-pong local/national avec la santé des salariés.
Au regard des éléments précités pour la CFDT, il est donc nécessaire, y compris pour la pérennité de la branche, d’adopter une nouvelle politique par l’arrêt des suppressions de postes et au contraire procéder à des embauches pérennes afin de faire face à l’augmentation constante de l’activité.