La Mutualité française a remis à François Braun, président de Samu-Urgences de France, une série de propositions à mettre en place dès cet été pour préserver l’accès aux soins.
Dans le cadre de la mission flash sur l’accès aux soins lancée par le gouvernement, la Mutualité française a apporté sa pierre à l’édifice.
En effet, la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) a remis, son rapport au président de Samu-Urgences de France, François Braun, dans lequel elle présente une série de propositions « sur l’accès aux soins urgents et non-programmés ».
Les premières propositions doivent être prises en compte dès cet été, selon la FNMF qui aspire à ce que la permanence des soins ambulatoires soit « organisée dans tous les territoires, conjointement avec tous les acteurs, avec une obligation de résultats ». Comme expliqué fin mai par son président Eric Chenut, il est l’heure de faire mieux coopérer médecine de ville et hôpital. Par ailleurs, la télémédecine doit être davantage mobilisée. Il faut toutefois « en définir les conditions de mise en œuvre et la valorisation », admet le rapport. Pour rappel, les téléconsultations sont entièrement remboursées par la Sécurité sociale, au moins jusqu’au 31 juillet.
Une « plus juste rémunération des professionnels de santé »
Autre mesure d’urgence à mettre en place : le retour de l’assouplissement des règles de recrutement appliqué lors de la crise Covid, ainsi que la mobilisation d’étudiants, de retraités, de salariés, de libéraux. Enfin, la loi d’avril 2021 régulant le “mercenariat médical” et paramédical doit être effectivement appliquée. Ce terme désigne les professionnels qui se mettent par eux-mêmes en intérim plutôt que d’intégrer un établissement de manière classique. Cette minorité qui pèse sur les organisations et les comptes sociaux « devient absolument délétère pour le système de santé », d’après Eric Chenut.
Parmi les sujets prioritaires à moyen terme, la FNMF souhaite une « plus juste rémunération des professionnels de santé ». C’est pourquoi, elle propose une refonte des nomenclatures pour « simplifier et valoriser à leur juste niveau les rémunérations des professionnels de santé, en fonction de la technicité des métiers, du poids des responsabilités managériales et des contraintes pesant sur l’organisation du temps de travail ». Cette refonte doit notamment lutter contre la dérive des dépassements d’honoraires.
Développer le partage de données
La Mutualité française estime, en outre, que les professionnels de santé doivent améliorer le partage de données qui peut « occasionner une multiplication inutile des actes ». Par conséquent, elle les incite à s’emparer « plus largement des solutions de tiers payant » ce qui devrait les libérer de tâches administratives et faciliter l’accès aux soins. Par ailleurs, un accès augmenté aux données de santé s’avérerait utile. En ce sens, la fédération estime que la plateforme numérique Mon Espace Santé est « une innovation utile pour le patient, nécessaire pour les professionnels de santé, indispensable pour le système de santé et de protection sociale ».
Enfin, la Mutualité française appelle à un « choc de simplification » afin de réduire la sophistication des nomenclatures. Concrètement, elle propose la création d’un forfait qui « distinguerait séjour ambulatoire et hospitalisation complète, indépendamment de la durée des séjours » dans le but de simplifier la prise en charge financière pour l’assuré et sa lisibilité. Cela pourrait également limiter les coûts associés à son traitement et supprimer « les restes à charge élevés », assure le rapport.
Consultez le rapport sur l’accès aux soins urgents
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Article publié dans L’Argus de l’assurance – © KB Crawl SAS 2018