Les NAO 2022 débutent vendredi 4 février au sein d’AG2R. Avant d’entamer la négociation ardue avec la DRH, la section syndicale CFDT fait un rapide bilan de la politique salariale des dernières années et regarde particulièrement l’année 2021.
Un salaire moyen atone
Le salaire moyen des employés n’a augmenté que de 0,76% en 2021, soit une augmentation de 20 euros seulement. Celui des agents de maitrise a augmenté dans des proportions encore plus faibles avec 0,16% et une augmentation de seulement 5 euros. Quant à celui des cadres, il a diminué de 0,46%, soit une perte de 24 euros.
Cette situation est le résultat d’une baisse constante des frais de personnel depuis 2015.
En effet, alors que la masse salariale AG2R était de 286m€ en 2015, elle n’était plus que de 237 m€ en 2020 (derniers chiffres réalisés connus). Soit 49 m€ d’économies.
La part des frais de personnel dans les frais de fonctionnement AG2R qui était de 67% en 2015 n’est plus que de 59% en 2020.
Bien entendu, cette baisse des frais de personnel est en grande partie due à la diminution des effectifs puisque nous avons perdu 1187 CDI depuis 2015 et 1329 salariés au total.
Mais l’atonie de la politique salariale du groupe est aussi en cause.
Des augmentations collectives en berne.
Ainsi, en 3 ans l’enveloppe pour les augmentations collectives et individuelles a diminué de plus de 10%. Et ce sont les augmentations collectives, censées garantir au minimum le pouvoir d’achat des salariés, qui ont pâti le plus de cette politique d’austérité. L’enveloppe est passée de plus de 2 m€ en 2019 à 438 000 € en 2021.
Dans l’enveloppe globale de la politique salariale AG2R, la part pour les augmentations collectives ne cesse de diminuer, pour ne représenter que 3,68% en 2021, contre 51,16% pour les augmentations individuelles et les primes et 45,17% pour les dispositifs d’épargne salariale.
Des augmentations individuelles en diminution.
Mais il ne faut pas se leurrer, les augmentations individuelles sont également passées sous les fourches caudines de la direction financière. Alors qu’en 2019 39% des salariés bénéficiaient encore d’une augmentation individuelle, seuls 28% ont pu en avoir une en 2021.
Des primes, mais pas pour tout le monde…
La direction voulu compenser l’absence de revalorisation des salaires par les augmentations avec le versement de primes exceptionnelles, mais avec un traitement différent selon les catégories. Seuls 23% des employés ont bénéficié d’une prime en 2021 (pour un montant moyen de 464 euros) contre 40% des agents de maitrise (697 euros en moyenne) et 63% des cadres (3080 euros en moyenne).
Récapitulatif des NAO depuis 2018…
Les perspectives pour 2022…
Compte tenu du plan d’économies drastique mis en place par la direction générale, la DRH viendra certainement en négociations avec une enveloppe encore plus petite que l’année dernière.
Pour la CFDT, ces négociations seront à placer dans le contexte des efforts consentis par les salariés pour maintenir l’activité du groupe durant la crise sanitaire, au détriment parfois des conditions de travail.
Elle seront également à mettre en parallèle avec la montée de l’inflation.
En décembre, les prix à la consommation ont progressé de 0,2 %, portant l’inflation à 2,8 % sur les douze mois de 2021. C’est un niveau d’inflation que la France n’a pas connu depuis une décennie.
Sur un an, l’inflation calculée à partir de l’indice des prix harmonisé (IPCH), qui permet de comparer les niveaux de prix au niveau européen, est nettement plus élevée : elle s’affiche à 3,4 %.
La conséquence directe de ces hausses est une nette baisse du pouvoir d’achat, d’autant que l’inflation perçue par les consommateurs est plus élevée que celle décrite par les chiffres de l’Insee. L’envolée des prix à la pompe, la facture de gaz ou bien encore le prix de certains fruits et légumes frais sont plus lourds à supporter que ceux de certains services et produits technologiques.