En réaction à la crise sociale, politique et démocratique que le pays traverse, Laurent BERGER déclare dans Libération que cette réforme des retraites n’est pas un échec mais un naufrage !

Pour sortir de cette situation, le Président de la République ne doit pas promulguez cette réforme injuste et brutale rejetée par une grande majorité de la population !

Après 2 mois d’un mouvement social responsable et d’une importance inégalée depuis 50 ans, la CFDT attendait une parole présidentielle empreinte d’écoute, d’apaisement et d’ouverture. Malheureusement, celle-ci a une nouvelle fois été la démonstration d’un entêtement incompréhensible à occulter ce qui se passe dans la société tant sur la question des retraites que sur la question du travail et alors que notre démocratie est ébranlée.

INTERVIEW DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : 0 RÉPONSE !

Concernant la réforme des retraites, la CFDT note qu’aucune inflexion n’a été annoncée. C’est une nouvelle forme de mépris pour les 94% d’actifs qui s’opposent à cette réforme dont ils ont parfaitement compris les objectifs et le contenu. A l’appelle de la CFDT et de l’intersyndicale, des millions de travailleuses et travailleurs à se mobiliser ce jeudi 23 mars dans toute la France, de façon massive et déterminée continuer de revendiquer le retrait du projet de loi.

Différents chantiers ont été annoncés dont certains concernent directement le champ des partenaires sociaux. Sur le partage de la valeur, au lieu d’imaginer de nouveaux dispositifs, l’exécutif peut reprendre à son compte le contenu de l’accord interprofessionnel négocié ces dernières semaines. Sur les conditions de travail et la pénibilité, la CFDT a proposé pendant la concertation un dispositif pour sa prise en charge complète… afin de réparer les inégalités produites par l’arrêt du C3P (Compte personnel de prévention de la pénibilité), lui-même décidé par l’actuelle majorité !

Le Président de la République a annoncé une nouvelle méthode – particulièrement floue pour l’instant – tout en continuant à expliquer quelles étaient les bonnes solutions qu’il avait d’ores et déjà décidées. Plus grave, l’attaque frontale vis-à-vis de la principale organisation syndicale de notre pays est un non-sens. La CFDT, sur les retraites comme sur l’ensemble des autres dossiers, exprime les injustices vécues par les travailleurs et travailleuses, propose des solutions concrètes et s’engage quand des améliorations sont possibles. Forte de sa cohérence et de sa constance depuis de nombreuses années, elle agit pour le progrès social. C’est cela la marque de la responsabilité.

La CFDT attend de vrais signes d’apaisement et d’écoute pour affronter les défis incontournables qui sont devant nous, notamment la transition écologique. Notre pays a besoin d’un projet à long terme. Notre démocratie n’a pas besoin de petites phrases mais d’actes urgents pour renforcer la démocratie sociale et pour prendre en compte les attentes de la société.

Massifs et déterminés, les manifestations de ce jeudi 23 mars, les actions intersyndicales, les grèves et les débrayages sont une réponse aux contre-vérités exprimées par le Président de la République et son entêtement incompréhensible.

L’intersyndicale réaffirme que contrairement aux propos du président de la République, de nombreuses alternatives aux mesures d’âge ont été formulées. Aucune n’a été sérieusement étudiée. La responsabilité de la situation explosive n’incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien au gouvernement.

Alors que l’exécutif cherche à tourner la page, le mouvement social et syndical pérenne et responsable, confirme la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme.

A l’issue d’un parcours parlementaire chaotique, au cours duquel le gouvernement a utilisé tous les outils constitutionnels à sa disposition permettant de limiter l’exercice démocratique, le texte de loi est à présent soumis au Conseil Constitutionnel. Dans ce cadre, l’intersyndicale lui adressera prochainement des contributions explicitant les raisons pour lesquelles cette loi doit être entièrement censurée.

Face à l’absence de réponse de l’exécutif, Président de la République en tête, les organisations syndicales et de jeunesse, ont demandé publiquement une consultation citoyenne.

Les parlementaires se sont saisis de l’outil constitutionnel à leur disposition et ont transmis un projet de Référendum d’Initiative Partagée au Conseil constitutionnel. Les organisations syndicales et de jeunesses sont prêtes à y prendre toute leur part dans le périmètre de leur représentation du monde du travail et de la jeunesse.

Le puissant rejet social de ce projet est légitime et son expression doit se poursuivre !

Revendiquant le retrait de la réforme des retraites, l’intersyndicale appelle les millions de travailleurs et travailleuses, les jeunes et les retraités à continuer de se mobiliser. Elle appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grève et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays.

L’intersyndicale se réunira mardi 28 mars au soir.

Déclaration intersyndicale du 23 mars :