L’Agefiph, association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées a présenté le 7 septembre son plan stratégique pour 2023-2027. Son objectif est clair : faire progresser le taux d’emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises privées au-delà de 4% d’ici à la fin 2024.
« Pour ces cinq prochaines années, nous n’avons qu’un cap, c’est celui du plein emploi », a fait savoir le président de l’Agefiph, Christophe Roth, en ouverture de la présentation du plan stratégique de l’organisme, le 7 septembre, au palais d’Iéna, à Paris, où se sont succédé plusieurs personnalités qualifiées du secteur. Alors que le taux de chômage des personnes en situation de handicap stagne autour de 13 % en France, l’Agefiph se fixe un objectif de 4 % d’ici à la fin 2024 et le plein emploi en 2027. Un objectif « réalisable », a reconnu le ministre du Travail, Olivier Dussopt, que son « ministère va déployer […], notamment à travers la création de France Travail, qui associera pleinement l’Agefiph ».
Plus de 100 000 entreprises soumises à l’OETH…
« Aujourd’hui, un peu plus de 100 000 entreprises sont soumises à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH), a expliqué de son côté Pascal Anglade, administrateur CFDT à l’Agefiph. Si 80 % de ces entreprises prenaient l’engagement de recruter une personne en situation de handicap, alors nous serions au plein emploi. »
Pour atteindre cet objectif, l’Agefiph s’est fixé quatre axes de travail. Elle souhaite tout d’abord mieux articuler l’offre de compensation avec les dispositifs de droit commun dans une logique d’accompagnement global des personnes, par exemple en facilitant les passerelles entre les milieux protégé et adapté et le milieu ordinaire, en tenant compte des nouvelles formes d’emploi (temps partiel, travail à domicile, télétravail, etc.) ou encore en facilitant l’accessibilité des lieux, des outils et des collectifs de travail…
Le plein emploi passera également par la création de nouvelles modalités de partenariat institutionnel et par une collaboration plus étroite, au niveau national et dans les territoires, avec les pouvoirs publics, les partenaires emploi et handicap ou encore par une plus grande co-construction de son offre avec ses bénéficiaires, que ce soient les personnes en situation de handicap, les entreprises ou ses partenaires emploi-handicap.
Conséquences de la fin des accords agréés
Enfin, l’organisme souhaite simplifier et renforcer son offre d’accompagnement des entreprises et des branches professionnelles, notamment en accompagnant et en proposant une offre adaptée aux entreprises et aux branches qui ne pourront pas renouveler leur accord handicap agréé par l’État. En effet, depuis une récente loi de finances, les accords dits agréés (qui permettent aux employeurs de s’exonérer de leur contribution à l’Agefiph s’ils contiennent des mesures favorables au maintien ou au recrutement de travailleurs handicapés pour un montant au moins égal à celui de la contribution due) ne peuvent excéder une durée de trois ans, renouvelable une fois.
Cette réforme entraîne dès cette année de nombreuses conséquences pour les entreprises qui ne pourront notamment plus accéder à certaines aides et services proposés par l’Agefiph telles les aides au transport des travailleurs handicapés, les aides au maintien dans l’emploi ou encore à la compensation du handicap. Cela risque évidemment de rendre plus difficile la mise en place d’une politique d’emploi favorable aux travailleurs handicapés au sein de l’entreprise. L’Agefiph s’est donc voulue rassurante sur ce point : elle ne baissera pas son niveau d’accompagnement, bien que les modalités de ce dernier doivent être repensées.