Pour sensibiliser à la transition écologique dans les entreprises, la CFDT 44 (Loire-Atlantique) a choisi une assemblée générale de syndicats afin de faire découvrir la Fresque du Climat. Un atelier pratique et pédagogique animé pour l’occasion par des camarades aguerris et très investis : les Sentinelles vertes de la CFDT. Reportage.

«C’est quoi, les gaz à effet de serre ?» ; «Et les puits de carbone ?» ; «La fonte des glaciers est-elle responsable de la montée du niveau des mers ?» ; «Pourquoi le réchauffement climatique entraîne une acidification des océans ?»…

Réunis dans la Maison des syndicats de Nantes autour de la grande table dressée pour l’occasion, les participants à l’atelier Fresque du Climat phosphorent. Cartes en main, ils élaborent une sorte d’arbre des causes du changement climatique – partant des activités humaines (agriculture, industrie, numérique…) pour arriver aux conséquences – en en comprenant les ressorts et les implications.

Ces militants CFDT sont issus de secteurs très divers. Parmi les participants, on retrouve un postier, deux représentants des transports (SNCF), deux salariés issus de professions juridiques ou encore des agents des collectivités territoriales. Tous ont répondu à l’invitation de la CFDT 44, qui, dans le cadre de l’assemblée générale des syndicats de Loire-Atlantique, a réservé l’après-midi à ces ateliers de Fresque du Climat. « La CFDT a tout son rôle à jouer dans le travail de sensibilisation à la transition écologique. L’objectif est de multiplier ce genre d’initiatives », explique Odile Denis, chargée de mission à l’Union régionale des Pays de la Loire et cheville ouvrière de la journée.

L’originalité, c’est qu’Odile a fait appel aux Sentinelles vertes de la CFDT – un réseau de militants créé en 2021 par la Fédération Communication, Conseil, Culture (CFDT-F3C) – afin d’assurer l’animation des cinq ateliers proposés, ce jour-là, à la cinquantaine de participants.

Les Sentinelles vertes de la F3C

Retour autour de la table, où l’élaboration de la fresque a déjà bien avancé. L’animateur, Laurent Saulnier, également délégué syndical CFDT de Cap Gemini et pilier du réseau des Sentinelles vertes, est pris sous le feu des questions. Le débat s’engage sur la question de l’impact du numérique. « Quand vous téléchargez vos photos de famille ou vos vidéos, tout cela est stocké dans le Cloud. C’est-à-dire sur des serveurs – les data centers – extrêmement énergivores pour leur refroidissement », explique l’animateur. Et d’alerter: « Si on ne fait rien, le secteur de l’informatique et du numérique rejoindra celui du transport en équivalent d’émissions carbone. Sachant que 80 % des contenus qu’on échange sont inutiles… »

S’ouvre alors une discussion sur la gestion des e-mails. La plupart des participants reconnaissent qu’ils négligent de « faire le ménage » et stockent une surabondance d’e-mails superflus. « On les garde, au cas où », sourit une participante. Justement, le moment arrive où chacun est invité à réfléchir à des engagements qu’il pourrait prendre pour réduire ses consommations et changer ses habitudes afin de vivre plus sobrement. « À l’horizon 2050, si nous voulons limiter le réchauffement climatique à un seuil acceptable, nous devrons limiter nos émissions [par individu] à deux tonnes de CO2 par an. Actuellement, nous sommes autour de huit à neuf tonnes », souligne Laurent. Manger moins de viande, prendre les transports en commun, éviter les voyages en avion figurent parmi les pistes d’actions accessibles à chacun et chacune. Indispensables, mais pas suffisantes.

« Dans les entreprises et les administrations, nos adhérents et militants doivent porter des actions collectives », souligne Michaël Pinault, initiateur du réseau des Sentinelles vertes et animateur d’un groupe ce jour-là. Négociation d’accords pour un forfait de mobilité durable, mise en place de critères RSE dans les accords d’intéressement et de participation mais aussi changement de pratiques pour les activités sociales et culturelles en faveur de la transition écologique… Les militants échangent idées et bonnes pratiques.

Au-delà des prises de conscience, la réalisation d’une fresque en aura conforté beaucoup sur la nécessité d’agir sans plus tarder. « Je ne connaissais pas la Fresque du Climat, mais cela me semble un outil très intéressant pour faire avancer la transition dans les entreprises. Je vais tanner notre service RSE pour en organiser ! », conclut, enthousiaste, Cédric Le Guellec, délégué syndical CFDT de l’enseigne de décoration et d’ameublement Maisons du Monde.

MODE D’EMPLOI

Pour tout savoir sur les ateliers Fresque du Climat : fresqueduclimat.org. Et pour comprendre encore mieux l’intérêt de ces ateliers et leur méthodologie, il est conseillé de regarder les vidéos très pédagogiques disponibles sur le site de l’association.

La CFDT-Communication, Conseil, Culture (F3C), très engagée dans la diffusion des fresques, propose aussi des ateliers à ses adhérents, animés par ses militants formés par l’association. Vous pouvez poser vos questions à : sentivertes@f3c.cfdt.fr

Vous pouvez également devenir « fresqueur », c’est-à-dire animateur. Il suffit pour cela de vous faire connaître auprès de votre syndicat ou du réseau des Sentinelles vertes.