Lors de ces 15 dernières années, le harcèlement au travail est passé d’un sujet quasi « inexistant » à un sujet reconnu juridiquement (ANI 2010), omniprésent sur les réseaux sociaux (#metoo, #balancetonporc, #balancetonagency) et quotidiennement discuté dans les médias.
Mais qu’en est il vraiment ? Le phénomène est-il omniprésent ? S’agit-il de situations isolées ? Les salariés maitrisent-ils réellement le sujet ? Combien ont été victime, témoin ou encore auteur de harcèlement ? Enfin, comment réagissent les managers, les RH, les élus face aux situations ?
C’est pour répondre à toutes ces questions que Qualisocial s’est associé aux compétences d’Ipsos afin de structurer une étude fiable et durable sur le harcèlement au travail.
Ce baromètre inédit donne une vision neutre et objective de la situation et permettra de mieux comprendre le phénomène afin de mieux y répondre.
Les principaux résultats
Le harcèlement est considéré comme un problème très répandu et un enjeu prioritaire par les salariés
Près de 3 salariés sur 4 considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues (74%), et 62% qu’elles le sont de plus en plus. Aussi, la dégradation des relations au travail (et notamment le harcèlement) est perçue comme un enjeu prioritaire dans le monde du travail en France par plus de la moitié des salariés (54% contre 41% pour le chômage par exemple). Pourtant, une large majorité estime que le gouvernement n’en fait pas assez à ce sujet (63%).
Une majorité de salariés avoue ne pas bien connaître la législation en matière de harcèlement au travail
44% des salariés déclarent ne pas être bien informés sur la thématique du harcèlement au travail et seuls 14% se disent très bien informés à ce sujet. Par ailleurs, seule une minorité déclare bien connaître la législation en la matière (35%). Or, ce défaut d’information se traduit, chez la plupart des salariés, par un sentiment de difficulté à identifier avec précision les situations de harcèlement au travail (73%).
La plupart des salariés, y compris les managers, peinent à identifier les situations relevant du harcèlement au travail
Ce sentiment est vérifié : plusieurs situations relevant du harcèlement testées dans le cadre de cette étude ne sont identifiées comme telles que par une petite partie des actifs. 43% des salariés ont un niveau « quasi nul » du sujet et seuls 4% le maitrise bien.
Plus d’un salarié sur trois a déjà été victime de harcèlement au travail
Au total, après que nous les ayons sensibilisé, 35% des salariés déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement au travail (15% à plusieurs reprises). Certaines catégories d’actifs sont particulièrement touchées, notamment les moins de 35 ans (43%), les salariés de petites entreprises (38% des salariés d’entreprises de moins de 20 salariés contre 31% des salariés d’entreprises de 200 salariés et plus) et les femmes (38%), même si les hommes sont loin d’être épargnés (31%).