La CFDT Protection Sociale Travail Emploi, en fin d’année 2022, s’était indignée d’un PLFSS 2023 intégrant un transfert de charges vers les complémentaires santé de 300 millions d’euros.
Ce 19 juin, le ministère de la Santé l’a augmenté sans concertation de 200 millions de plus portant ainsi à 500 millions d’euros le transfert de charge.
Contrairement à la communication laissant entendre que cette mesure sera sans conséquence, c’est bien l’ensemble des Français qui devra payer la note. En effet, la confusion savamment entretenue autour des réserves de solvabilité imposées par l’Etat sert de justification à toutes les pressions.
Malgré des discours qui laissent à penser que les complémentaires santés disposent de mannes financières, la réalité des organismes est tout autre, en particulier ces dernières années. Les mutuelles et groupes de protection sociale ont dû absorber d’importantes dépenses supplémentaires : taxe supplémentaire sur la cotisation, déremboursement de soins et report de l’âge de départ à la retraite sont autant de charges nouvelles rendant fragile structurellement ces entreprises dont certaines se prennent une trajectoire laissant craindre pour l’emploi !
La prise en charge de ces 500 millions ne pourra se faire à iso-cout et sera traduite mécaniquement par une augmentation des cotisations des assurés. Les conséquences seront pour les salariés tout comme les retraités, une perte de pouvoir d’achat immédiate et pour les précaires et de nombreuses familles, un renoncement aux soins.
Dans un pays où les inégalités s’accentuent, où de nombreux concitoyens s’indignent sur les questions de santé, c’est une discrimination insupportable que l’on institutionnalise.
Ce n’est pas le modèle de complémentaire santé souhaité par notre fédération CFDT PSTE.
La CFDT Protection Sociale Travail Emploi demande la suppression de cette ponction supplémentaire de 200 millions d’euros et revendique la mise en place d’un Secteur Economique d’Intérêt Général (SEIG), avec une gouvernance des parties prenantes intégrant les partenaires sociaux afin de réguler le monde des complémentaires santés mais surtout de définir clairement « qui paie quoi » et avec quelles ressources dans l’intérêt de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs qui, une fois de plus, ne peuvent se retrouver à être les seuls à payer l’addition !