“ …Il faut accélérer la transition écologique et faire en dix ans ce qui n’a pas été fait depuis trente ans. Pour aller plus vite, il faut passer du stade de la transition à celui de la transformation écologique. ”
Nous sommes l’organisation syndicale en pointe sur la question de l’écologie et nous devons continuer de l’être. Si la transition écologique est un thème omniprésent dans le débat public, il faut accélérer et faire en dix ans ce qui n’a pas été fait depuis trente ans. Pour aller plus vite, il faut passer du stade de la transition à celui de la transformation écologique. Les travailleurs ne peuvent pas être une variable d’ajustement ; ils sont au cœur du système, et je suis convaincue qu’en sécurisant leurs parcours et en leur donnant la possibilité de se reconvertir, nous pourrons réussir cette transformation.
La CFDT doit être le syndicat de la transformation écologique et climatique au travail ! Mais nous ne sommes pas seuls. Il faut une volonté politique beaucoup plus forte sur ce thème, de l’écoconditionnalité lors du versement d’aides publiques aux entreprises pour qu’elles s’engagent sur le plan environnemental et plus de dialogue social sur cette problématique.
Comment sécuriser les parcours et les reconversions professionnelles pour réussir cette transformation ?
Il faut articuler le système d’assurance chômage avec les transformations inévitables de certains métiers. Pour cela, nous voulons que soit mise en place une assurance « transition emploi » pour tous les travailleurs et les demandeurs d’emploi. L’objectif est de créer un socle de droits universels et effectifs sécurisant toute mobilité professionnelle, qu’elle soit subie ou choisie, pendant les périodes de transition. Il s’agit aussi de décloisonner les dispositifs existants. Aujourd’hui, soit vous êtes en emploi, soit vous êtes au chômage, et l’on vous propose des formations en lien avec vos compétences. L’idée, c’est de donner la possibilité de se reconvertir.
Il faut donc lever les freins qui empêchent d’aller voir ailleurs. Rien ne se fera sans les travailleurs, et je suis persuadée qu’ils peuvent s’inscrire dans cette dynamique de transformation écologique si on lève les appréhensions, légitimes, qui planent sur ce sujet.