À la sortie de la troisième séance de négociation Agirc-Arrco, la CFDT avec l’ensemble des organisations syndicales a exigé d’une même voix la fin du coefficient de solidarité afin que se poursuivent les discussions. La réponse du patronat se fait attendre.

Réunis au Medef le 13 septembre pour une troisième séance de négociation (la deuxième depuis la rentrée), les partenaires sociaux ont essentiellement abordé deux points clivants : l’avenir du coefficient de solidarité (qui conduit à une réduction de 10 % du montant de la retraite complémentaire pendant trois ans) et la possibilité de mettre en place un cumul emploi-retraite (CER), à l’instar de ce qui vient d’être fait dans le régime général. Pour le dire autrement, faut-il que les salariés qui reprennent une activité après leur retraite acquièrent de nouveaux droits à l’Agirc-Arrco ?

Pas d’accord sans suppression du coefficient de solidarité

Sur le premier sujet (le coefficient de solidarité), les positions sont claires. Toutes les organisations en font une ligne rouge. Ce mécanisme, mis en place lors du précédent accord en vue de faire face au problème financier du régime, doit être supprimé. Le décalage de l’âge de départ à 64 ans permet en effet de dégager des marges de manœuvre et donc s’en passer. Le coût de cette suppression est évalué par les services de l’Agirc-Arrco entre 400 et 600 millions d’euros par an. « Il n’y aura pas d’accord si ce coefficient n’est pas supprimé », résume Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint et négociateur en chef de la délégation CFDT.

Les organisations syndicales exigent que le patronat donne – dès la prochaine séance de négociation, le mercredi 20 septembre – son accord à cette suppression afin que puissent se poursuivre sereinement les discussions. Pour l’instant, le patronat reste muet sur ce point, se contentant de dire qu’il faut observer l’ensemble des paramètres pour garantir l’équilibre financier du système.

Sur le deuxième sujet (le cumul emploi-retraite), le chiffrage apporté par les services de l’Agirc-Arrco a refroidi les ardeurs de certains. Car sa mise en place pourrait coûter autour de 400 millions d’euros à l’horizon 2037. Attachée à ce nouveau droit, la CFE-CGC reconnaît que cela a un coût non marginal – tout comme le patronat, qui ne s’attendait manifestement pas à un tel montant. De son côté, la CFDT, qui n’était pas demandeuse d’un tel dispositif (de même que FO, la CFTC ou la CGT), a fait savoir qu’elle serait particulièrement vigilante à ce que ce nouveau droit, s’il était mis en place, soit très encadré et ne grève pas les finances du système.

Finalement, il a été décidé que les services de l’Agirc-Arrco étudient plus précisément le profil des potentiels bénéficiaires pour prendre une décision. « Il ne faudrait pas que ce soient les salariés qui ont déjà les plus grosses pensions qui bénéficient du système, insiste Yvan Ricordeau. N’oublions pas que chaque dépense nouvelle doit être financée et fera partie de l’équation financière globale lorsqu’il faudra se mettre d’accord sur le prix d’achat et de service du point et la revalorisation des pensions. »

Un calendrier extrêmement serré

Maintenant que les positions de chacun sont parfaitement connues, la prochaine rencontre devrait permettre d’entrer dans le dur de la négociation. Mais rappelons que le calendrier est très serré. Un accord doit être trouvé au début octobre afin que les décisions (notamment la revalorisation des pensions) s’appliquent dès le 1er novembre.

UN WEBINAIRE LE 25 SEPTEMBRE

Ouvert à tous les responsables et militants CFDT, un webinaire animé par Yvan Ricordeau (chef de file de la négociation) et Thibaut Sellier (secrétaire confédéral en charge du dossier retraites) permettra de revenir sur les règles du régime Agirc-Arrco pour la période 2023-2026, dans le contexte particulier de la réforme des retraites (revalorisation des pensions, acquisition des droits, niveau des réserves…), ainsi que sur les positions de la CFDT dans la négociation en cours.

Rendez-vous de 17 à 18 heures.

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