Face à une réforme injuste qui pénalise d’abord les plus précaires, la CFDT n’a qu’un objectif : faire reculer le gouvernement !

Dans les territoires, la mobilisation s’organise.

Il est des dates qui restent gravées dans l’inconscient collectif. Ce 19 janvier – premier jour d’une mobilisation contre la réforme des retraites, que les syndicats veulent inscrire dans la durée – pourrait bien en faire partie tant le mécontentement est grand.

Partout, cette réforme – considérée comme l’une des plus brutales de ces trente dernières années – provoque colère et ressentiment. « J’ai rarement vu autant de mécontentement et de remontées négatives, résumait Laurent Berger ce week-end dans les colonnes de Ouest-France. Il y a une forme de colère qui s’exprime. » Le travail intersyndical, renoué il y a quelques mois déjà lorsque montait la petite musique des retraites du côté de l’exécutif, s’est clairement intensifié le 10 janvier.

Ce soir-là, à l’issue des annonces d’Élisabeth Borne, les huit organisations syndicales ont appelé à la mobilisation commune avec un seul mot d’ordre, « Non au report de l’âge légal ! », et l’objectif de faire reculer le gouvernement.

Quelque 180 points de rassemblement

Chacun le sait, la riposte se jouera sur deux fronts : dans la rue et lors du débat parlementaire. Côté rue, la CFDT a d’ores et déjà recensé sur une carte interactive 180 points de rassemblement partout en France, où chacun pourra retrouver le lieu de mobilisation le plus proche de chez lui. Dans les territoires, la dynamique est clairement enclenchée. « On dépasse le cercle des militants syndicaux qu’on a connu avec les précédentes mobilisations », analyse Isabelle Mercier, de la CFDT des Pays de la Loire. En témoignent les 100 000 tracts distribués dans la région en amont de la grande journée du 19 janvier. On sait que les manifestations s’accompagneront de nombreux mouvements de grève sectoriels, que ce soit dans les transports, l’éducation ou la santé. Mais « la dynamique pourrait s’inviter jusque dans l’entreprise, où les salariés sont prêts à débrayer même si cela pèse sur leur pouvoir d’achat », ajoute un responsable fédéral.

La bataille de l’opinion

Au-delà du ressenti de terrain, le succès de la pétition est un autre indicateur de l’ampleur de l’opposition au projet du gouvernement. En quelques jours, elle a dépassé les 440 000 signatures, et sera sans doute « un élément supplémentaire de réussite de la mobilisation », rappelle Yvan Ricordeau, le secrétaire national chargé des retraites. Les militants l’ont bien compris, et la relayent largement ; au point parfois de se faire devancer par des passants qui leur parlent de la pétition lors des distributions de tracts. « On est peut-être en train de gagner la bataille de l’opinion », lance un délégué syndical de l’industrie.

Côté communication, une foire aux questions a été mise en place afin de répondre aux interrogations de chacun sur la réforme. Elle sera régulièrement mise à jour et enrichie de nouvelles questions et réponses. Certaines structures, pour leur part, insistent sur les problématiques qui leur sont propres dans l’optique de déconstruire l’argumentaire du gouvernement autour de la réforme. La CFDT-Construction et Bois nous présente ainsi Laurent, Antonio, Jean-Paul et David qui, demain, devront travailler une à deux années de plus et continuer de subir bruit, vibrations et postures pénibles. La CFDT-Retraités, qui a édité son Guide des pensions de retraite, enregistre de son côté « un pic de fréquentation de son site internet » depuis les annonces d’Élisabeth Borne.

Injuste! David, ouvrier en voirie et réseau divers en Bretagne, travaillera un an de plus en subissant bruit, vibrations, poussières et postures pénibles ! #64ansCestNon #metstesbasketspourlaretraite #Retraites @fncbcfdt @cfdt pic.twitter.com/kGSlU7J4riFédération Construction et Bois CFDT (@fncbcfdt) January 13, 2023

Tweet de la CFDT-Construction et Bois

Injuste! Antonio, peintre en bâtiment, travaillera 18 mois de plus en subissant postures pénibles et gestes répétitifs !#64ansCestNon #metstesbasketspourlaretraite #Retraites @fncbcfdt @cfdt pic.twitter.com/B3Gcgss410Fédération Construction et Bois CFDT (@fncbcfdt) January 16, 2023

Tweet de la CFDT-Construction et Bois

Le débat parlementaire

Dans cette effervescence, il ne faudrait pas oublier que « le jeu va aussi se déporter du côté du Parlement, et que c’est aussi là que la bataille se joue », rappelait le 12 janvier dernier Marylise Léon dans une soirée-débat consacrée aux retraites. Après que le projet de loi aura été présenté en Conseil des ministres, les députés s’en empareront dès le 6 février, sachant que le gouvernement mise sur une clôture des débats à la fin mars au plus tard. « L’action auprès des parlementaires sera donc déterminante. Il y aura des argumentaires pour préciser nos positions et propositions, ce qui impliquera aussi une mobilisation des territoires pour répondre aux sollicitations des parlementaires », note la secrétaire générale adjointe de la CFDT.

Ce qui nécessite, en amont, que la réforme soit expliquée et décortiquée point par point. C’est tout l’enjeu des débats organisés ces derniers jours dans les territoires avec les militants. Le webinaire organisé le 12 janvier a été suivi par 2 000 personnes, et de nombreux temps d’appropriation et d’échanges sont programmés dans les prochaines semaines.

Comprendre les enjeux de la réforme pour mieux la combattre, c’est aussi ça, l’enjeu de la mobilisation !

TROUVEZ LE POINT DE MOBILISATION LE PLUS PROCHE DE CHEZ VOUS !

Signez massivement la pétition intersyndicale disant non à cette réforme injuste et brutale !