Déclaration CFDT

Instance Nationale de Concertation INC Famille du 13 janvier 2023

La CFDT a lu une déclaration en ouverture de séance portant sur l’enquête menée de mai à juillet 2022, auprès des équipes militantes sur la situation et les conditions de travail des salariés au sein des CAF.

La CFDT a initié du 20 mai au 6 juillet 2022, une enquête auprès de ses équipes militantes sur la situation et les conditions de travail des salariés au sein des CAF, près de 50 équipes syndicales ont répondu.

La CFDT profite de cette INC pour vous présenter la synthèse des résultats et analyse des résultats qui nous en sommes persuadés vous interpelleront :

Ainsi concernant le Service Prestations et les Plates formes de services (téléphoniques) PFS, 80% des répondants ont indiqué rencontrer des difficultés au niveau du traitement des dossiers prestations et 85% des répondants ont indiqué qu’il existe des difficultés dans les PFS :

  • Instabilité du système informatique (exceptions/bugs, lenteurs, indus injustifiés, traitements automatiques défaillants, mauvais calcul des droits à reprendre manuellement…).
  • Une augmentation des incivilités (souvent liées aux difficultés rencontrées au niveau du traitement des dossiers qui allongent les délais de traitement).
  • Les effectifs en tension (peu de recrutement en CDI, le turnover des CDD trop important).
  • Une législation trop complexe et trop mouvante.
  • Le manque de formation (pas de formation continue alors que la législation ne cesse d’évoluer et que le recours de plus en plus important à l’auto-formation met les agents en difficulté).
  • La charge de travail qui est trop importante.

Des effectifs supplémentaires en CDI, un système informatique performant, une simplification de la législation et une diversification des tâches pour les PFS sont les principales pistes d’amélioration évoquées par les répondants.

Concernant l’action sociale, près de 69% des répondants ont indiqué qu’il existe des difficultés au niveau de l’action sociale.
Les difficultés sont essentiellement dues au manque d’effectif, aux difficultés concernant l’accompagnement des allocataires (manque de temps, fermeture des lieux d’accueil dans les centres sociaux…) et aux dysfonctionnements informatiques (notamment au niveau des applicatifs MAIA, OMEGA et ELAN, comptes partenaires…). Une perte de sens significative est également dénoncée en raison des différentes réorganisations, changements de politiques d’accompagnement et la multiplication des projets institutionnels.

L’embauche de CDI ainsi que la révision des lignes managériales qui semblent assez lourdes dans ces services sont les deux pistes principales proposées par les répondants afin d’améliorer la situation au niveau de l’action sociale.

Concernant l’agence comptable, 64,2% des répondants ont indiqué qu’il existe des difficultés au niveau de l’agence comptable. Les difficultés sont essentiellement dues à :

  • Un manque d’effectif.
  • L’absence de maîtrise des nouveaux applicatifs imposés sans formation aboutie.
  • Les délais de traitement notamment au niveau des services contentieux.
  • La charge de travail accrue.

L’embauche de CDI et l’assainissement de la situation des services prestations afin de lisser la charge de travail sont les deux pistes principales proposées par les répondants afin d’améliorer la situation au niveau de l’agence comptable.

Concernant les Ressources Humaines (RH), 82,5% des répondants ont indiqué qu’il existe des difficultés dans le secteur des RH :

  • La mutualisation des activités RH allonge les délais de traitement.
  • Le cœur de métier transféré aux Caf pivots provoque également une déperdition des connaissances.
  • Un manque d’effectif.

L’embauche de CDI et la reprise en main sur certaines tâches mutualisées sont les deux pistes principales proposées par les répondants afin d’améliorer la situation au niveau des services RH.

Pour les répondants, d’autres services sont aussi en difficultés au sein de leur CAF :

  • Les services logistique (manque de moyens humains).
  • Les services informatiques (charge de travail accrue notamment depuis le déploiement massif du télétravail).
  • L’ARIPA (turnover important, charge de travail accrue).
  • Les services communication.

80% des répondants ont constaté une hausse des sollicitations des salariés auprès des sections syndicales au sujet de ces problématiques :

  • Épuisement professionnel / burn-out / mal-être au travail.
  • Accompagnement dans le cadre d’une rupture conventionnelle ou d’une démission.
  • Politique salariale.
  • Relations avec l’encadrement.

Les difficultés des services prestations sont connues car elles ont été mises en lumière lors de la réforme des Aides au Logement qui a été le point de départ de la migration vers un nouveau système d’information avec les conséquences que nous connaissons et régulièrement relayées par les équipes syndicales (exceptions/bugs, lenteurs, indus injustifiés, traitements automatiques défaillants, mauvais calcul des droits à reprendre manuellement, de nombreux forçages à effectuer sur les dossiers…).

Le fonctionnement d’une CAF fait que le délitement du service prestations engendre des difficultés dans d’autres services :

  • Les services Vérification : les agents assistent à la dégradation des indicateurs de qualité face à des GCA découragés, qui doivent calculer des droits à la main multipliant les risques d’erreur et qui ne maîtrisent plus le système d’information. Aussi, la vérification des dossiers après paiement est devenue très complexe et le nombre de rejets augmente et, par ce biais, la charge de travail des agents qui ont également leur lot de difficultés avec le système d’information.
  • Les services Recouvrement : les régularisations de dossiers tardives provoquent des indus qui pourraient être évités et les bugs informatiques provoquent également des indus injustifiés, cela entraîne donc une augmentation mécanique du nombre de remises de dette à traiter par les services recouvrement qui ne peuvent pas absorber une telle charge de travail.

Au vu de ces résultats, cela témoigne que concernant l’équilibre missions/ charges et effectif, le compte n’y est pas.
C’est pour cela que la CFDT rappelle que la mise en place de nouvelles missions doit s’accompagner des ressources et moyens humains adéquats.

La CFDT demande que la négociation de la nouvelle COG soit porteuse du rééquilibrage indispensable des charges et des ressources.

L’absence de reconnaissance salariale engendre un réel manque d’attractivité́́́́. La CFDT vous alerte sur l’augmentation des postes vacants liée à des démissions ou des demandes de mutation vers des secteurs géographiques où le coût de la vie est moins élevé.

La CFDT attend également des mesures fortes en termes de recrutement et d’attractivité !