À bien des égards, le 1er Mai intersyndical et unitaire aura déjoué les pronostics. Réunissant 1 467 000 personnes dans toute la France, la treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a aussi été l’occasion de découvrir le soutien massif du syndicalisme international au mouvement social français.

La CFDT, à l’unisson avec l’intersyndicale, appelle les travailleurs et les travailleuses à se mobiliser le 6 juin pour dire non aux 64 ans, deux jours avant la présentation à l’Assemblée de la proposition de loi visant à abroger le texte !

Le 6 juin doit être une nouvelle démonstration de la force du syndicalisme, de l’action collective et de l’engagement !

🎙️ “La bataille n’est pas finie. Il faut utiliser toutes les opportunités de peser pour que cette réforme n’entre pas en vigueur. La colère est très forte encore. On a eu un 1ermai historique en terme de mobilisation. Le 8 juin [vote de la loi d’abrogation de la réforme des retraites] est un moment très important. On va tout faire pour que ça fonctionne.”

Réunie au siège de la CFDT le 30 mai au matin, l’intersyndicale appelle à faire du 6 juin « une grande journée de grèves et de manifestations pour gagner le retrait de la réforme des retraites et obtenir des avancées sociales ». Alors que le 8 juin doit avoir lieu le vote à l’Assemblée de la proposition de loi du groupe Liot1 portant sur l’abrogation de la réforme des retraites, l’intersyndicale met en garde : « Si, encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n’en serait que renforcée. »

Point d’étape

« Le 6 juin, c’est toujours un seul mot d’ordre : non aux 64 ans », avançait Marylise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT, à l’issue de la rencontre. Mais pour la première fois, de nouveaux sujets sont posés sur la table : salaires, pénibilité et santé des salariés, égalité femmes-hommes, ordonnances travail ou encore environnement. « Le fait de travailler en intersyndicale depuis plusieurs mois a permis d’identifier un certain nombre de sujets. Ce communiqué fait donc aussi un point d’étape sur nos travaux. »

Selon l’intersyndicale, le retrait de cette réforme est indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleuses et travailleurs. « Nous ne tournerons pas la page : ensemble, uni·es et déterminé·es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin ! », rappelle-t-elle en conclusion du communiqué.

TOUS LES POINTS DE LA MOBILISATION ICI !

6 juin : gagnons le retrait de la réforme et obtenons des avancées sociales !

L’intersyndicale appelle les travailleuses et les travailleurs, jeunes et retraité.es à faire du 6 juin une grande journée de grèves et de manifestations sur l’ensemble du territoire pour gagner le retrait de la réforme des retraites et des avancées sociales.

L’intersyndicale appelle les député.es à voter, le 8 juin prochain, la proposition de loi transpartisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre enfin une sortie de crise. Dans le cas contraire, si encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force, en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n’en serait que renforcée.

Cette réforme est brutale et injuste pour les travailleurs et les travailleuses et la jeunesse qui ont tous et toutes bien compris qu’ils et elles devront travailler plus longtemps sans que jamais le patronat, ni les employeurs publics ne soient mis à contribution.

Le retrait de cette réforme est indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleurs et travailleuses.

L’intersyndicale rappelle que le salaire relève du partage des richesses : l’augmentation des salaires, des retraites et pensions, des minimas sociaux et des bourses d’études est une priorité. Le SMIC doit demeurer un salaire d’embauche et ne peut pas être une trappe à bas salaires maintenant les salariés au SMIC toute leur carrière professionnelle.

L’Etat doit aussi montrer l’exemple en augmentant le point d’indice dans la Fonction publique. Aucune branche professionnelle ne doit avoir des minima inférieurs au Smic. Aucune pension pour une carrière complète ne doit être en-dessous du Smic. L’égalité salariale Femme-Homme doit être une réalité concrète sans délai.

Pour les seniors il y a nécessité à mettre en place de réels dispositifs de reconversion, des retraites progressives. Pour la pénibilité et les risques professionnels, la totalité des critères de pénibilité supprimés en 2017 doivent être réintroduits pour permettre de vrais départs anticipés. Pour protéger la santé des salarié.es, les commissions de santé sécurité et conditions de travail doivent être obligatoires dans les entreprises de 50 salariés et plus, avec des droits et des moyens renforcés.

Pour permettre une négociation collective de qualité dans le cadre d’une démocratie sociale avérée et afin d’améliorer le droit d’expression syndicale, l’intersyndicale demande d’améliorer et renforcer les moyens pour les représentants du personnel en termes d’heures de mandats, de systématisation des représentants de proximité, d’augmentation du nombre d’administrateurs/administratrices ainsi que la fin de la limitation des trois mandats successifs.

Pour gagner l’égalité Femme-Homme il faut notamment revoir en profondeur l’index égalité salariale, revaloriser les métiers féminisés, majoritairement les moins bien rémunérés, proscrire les temps partiels subis et instaurer un indicateur pour suivre les déroulés de carrière. Ces propositions renforceraient d’ailleurs l’équilibre financier du système de retraite par répartition. Les dispositions de la convention 190 de l’OIT contre toutes les violences et le harcèlement au travail, y compris les violences sexistes et sexuelles, doivent enfin être mises en œuvre.

Pour l’environnement, des droits et prérogatives supplémentaires doivent être donnés aux représentants du personnel afin d’agir pragmatiquement et efficacement pour exercer leur mandat.

Ensemble les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse rappellent leur opposition à toute atteinte au principe de solidarité nationale avec la réforme du RSA ainsi qu’à la dégressivité des allocations chômage qui conduisent à stigmatiser les précaires ou privé.e.s d’emplois.

Ces propositions renforceraient l’équilibre financier du système de retraite par répartition, préservant et renforçant notre système de protection sociale collective.

Nous ne tournerons pas la page : ensemble, uni.es et déterminé.es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin !

Préparons la mobilisation du 6 juin et interpellons nos député.es pour le vote du 8 juin en allant et partageant le site intersyndical : https://jusquauretrait.fr