Alors qu’à la fin de l’été l’inflation atteint les 6 %, les salaires ne suivent pas dans nombre d’entreprises. Signe révélateur du malaise, la caisse de grève de la CFDT est de plus en plus sollicitée ces derniers mois.

Selon les chiffres encore provisoires de l’Insee, la hausse des prix à la consommation en France a ralenti au mois d’août, à 5,8 % sur un an, contre 6,1 % en juillet. Une lueur d’espoir pour le portefeuille des ménages si cette tendance se confirme, qui rappelle néanmoins la perte de pouvoir d’achat subie par une majorité de Français ces derniers mois. Bien peu de salariés ont en effet bénéficié d’une augmentation de salaire significative.

Selon les chiffres du ministère du Travail, les augmentations de salaires tourneraient en moyenne autour de 3 %, donc loin de couvrir l’inflation. Pas étonnant, dans ce contexte, que les conflits se multiplient dans les entreprises sur la question des salaires. Le phénomène n’est d’ailleurs pas spécifique à la France : partout en Europe, les débrayages se multiplient dans la quasi-totalité des secteurs professionnels.

Autant de dossiers ouverts en six mois que pendant toute l’année 2021

Grâce à sa caisse de grève, la Cnas (Caisse nationale d’action syndicale), la CFDT constate aussi la multiplication de ces conflits. « Depuis le début de l’année, la Cnas enregistre un grand nombre de petits dossiers dont la thématique unique est la révision des salaires ou la révision du point d’indice de la fonction publique, indique son responsable, Jean-Michel Rousseau. 

On constate une fréquence inusuelle, à savoir quotidienne, du dépôt de dossiers, une typologie particulière avec beaucoup de petits dossiers concernant parfois un seul adhérent, et on constate également que cela couvre la plupart de nos champs fédéraux. »

Alors même que, ces dernières années, la question salariale n’apparaissait pas comme une priorité – passant souvent après la question de l’emploi –, il s’est bel et bien produit un changement notable provoqué par la hausse des prix de l’énergie mais également de l’alimentation et des biens de la vie quotidienne. S’il est vrai que les augmentations générales semblent de retour au sein des entreprises et des administrations, elles ne sont manifestement pas encore à la hauteur.

Article rédigé par Jéröme Citron rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine