Face aux membres de l’Association des journalistes de l’information sociale, fin juin, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a balayé les sujets d’actualité revendicative mais aussi ceux qui sont propres à l’organisation.

Du tac au tac, avec précision et naturel : Marylise Léon a répondu à une trentaine de journalistes de l’Ajis lors d’un traditionnel « grand rendez-vous » de l’association, le 29 juin dernier. La veille s’était tenue une rencontre des numéros un sur les contours du futur agenda social autonome, qui n’a pas été conclusive. « Rien n’est arrêté pour le moment », a précisé la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, qui espère parvenir rapidement à un consensus sur les sujets à mettre à l’ordre du jour.

« On ne va pas y passer des plombes. Il faut entrer dans le vif des discussions », affirme-t-elle, avant de préciser ce qui doit, selon elle, relever des discussions entre partenaires sociaux et des sujets qui doivent être débattus de façon tripartite. « Je ne souhaite pas que les ordonnances soient à l’agenda social autonome [sujet qui] ne fera l’objet d’aucun accord possible avec le patronat […]. Cela fait donc partie des sujets que l’on veut mettre à l’ordre du jour des discussions avec le gouvernement, de même que la conditionnalité des aides. »

Le pouvoir d’achat, toujours en tête des préoccupations

La préoccupation de la CFDT en matière de pouvoir d’achat est plus que jamais d’actualité. « 70 % des motifs de grève, remontés à la Cnas en 2022, étaient liés à des questions de pouvoir d’achat », a souligné Marylise, rappelant que « 147 branches ont encore des minima en dessous du Smic ». Une problématique que la CFDT ne risque pas d’abandonner, mais qu’elle souhaite voir traitée au niveau des branches et des entreprises. « Nous devons revitaliser le dialogue social dans les branches sur la question des salaires tout comme sur celle de la mixité des métiers. » Sur d’autres thèmes d’actualité tel que le projet de loi immigration, « la CFDT est favorable à une régularisation, mais pas limitée à une liste de métiers en tension, selon une politique adéquationniste qui ne nous convient pas. Il faut par ailleurs que le patronat éclaircisse sa position sur le sujet », a indiqué la secrétaire générale.

Le mur de la transition écologique

La question de la transition écologique et du climat ne pouvait être absente des échanges. « Le mur de la transition s’approche, et ceux qui sont en première ligne, ce sont les travailleurs. C’est maintenant que cela se joue », a souligné Marylise, en rappelant les différents niveaux auxquels agit la CFDT : dans les entreprises avec les salariés et sous l’impulsion des élus CSE et délégués syndicaux pour négocier ; dans les secteurs et les branches ainsi qu’à l’échelle nationale en vue de faire avancer la planification écologique. « Nous devons maintenant travailler sur des parcours professionnels et des reconversions, et inventer des dispositifs de transition individuels et collectifs mieux coordonnés avec les dispositifs de l’assurance chômage. »

Des chantiers internes

Côté interne, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT a rappelé les chantiers en cours, nombreux : les « Rendez-vous des syndicats », pour « mettre la maison au service des militants » ; la 25e campagne saisonniers, lancée à la fin juin avec près de 150 actions prévues sur le territoire – et une question clé, le logement – ; puis, à la rentrée, la troisième édition de l’opération « Réponses à emporter » pour faire vivre la CFDT hors les murs et proposer l’adhésion découverte.

Il faudra aussi fidéliser les 47 676 nouveaux adhérents enregistrés depuis le début de l’année et consolider la place de la CFDT lors des élections CSE – sachant que 70 % d’entre eux seront renouvelés d’ici à la fin 2023. « On a un outil de cartographie et de suivi des élections très précis. L’idée, c’est de négocier un maximum de protocoles d’accord préélectoraux et d’avoir de nouvelles implantations », explique Marylise Léon. La CFDT dénombre 2 557 nouvelles sections d’entreprise créées.