Le projet de loi « pour le plein emploi » a été adopté en première lecture au Sénat dans la nuit du 11 au 12 juillet. Il prévoit notamment de conditionner le versement du RSA à la réalisation de quinze à vingt heures d’activité… sous peine de suspension de son versement.

À l’occasion d’une tribune publiée sur lemonde.fr le 10 juillet, un collectif de diverses associations de solidarité et de syndicats (dont fait partie la CFDT) rappelle que « la difficulté d’accès à l’emploi des allocataires du RSA est due à des facteurs multiples. Il est d’abord essentiel de leur faciliter l’accès au logement, à la mobilité durable, aux soins et à la garde des enfants ».

Une stigmatisation des personnes les plus éloignées de l’emploi

Le collectif pointe également les « risques de radiation massive d’allocataires et […] de pression institutionnelle », aggravés selon lui « par la dégradation des conditions de travail des agents de Pôle emploi qui vont devoir faire face à l’arrivée de près de deux millions d’allocataires du RSA, selon l’Insee, et leurs conjoints inscrits automatiquement. Le mirage du traitement numérique des chômeurs porte les graines d’une déshumanisation de l’accompagnement ». Le collectif publie, en marge de sa tribune, une série d’amendements au projet de loi afin d’écarter le risque de « trappe à précarité », en particulier pour les allocataires du RSA. Le projet de loi sera discuté à l’Assemblée nationale dans le courant du mois de septembre.