Le 1er aout, six syndicalistes et militants des droits sociaux ont été condamnés à seize ans de prison. Leida Marcela Léon, la secrétaire générale du syndicat Alianza Sindical Independiente (ASI) dénonce cette nouvelle attaque du pouvoir contre le mouvement syndical et contre la liberté d’expression.
« Être dirigeant syndical n’est pas un crime », réaffirmait Leida Marcela Léon, en réaction au verdict prononcé à l’encontre des six militants. En juillet 2022, ils avaient été arrêtés après avoir participé à des manifestations pour des salaires décents et des meilleures conditions de travail. Une décision « injuste dans un procès inéquitable, insiste l’ASI Vénézuela. Ces atteintes aux droits civils dans l’exercice de la liberté d’association sont une dégradation des principes démocratiques. Nous, les travailleurs, sommes condamnés à vivre avec le pire salaire du monde, sans contrats collectifs décents, sans protection sociale et sans droit à l’exercice de la liberté syndicale ».
Être dirigeant syndical est synonyme de crime organisé pour le pouvoir
Autre inquiétude pour les syndicalistes vénézuéliens, ces condamnations ont été prononcées dans le cadre de loi contre le crime organisée et le financement du terrorisme. « C’est la confirmation de la criminalisation et de la judiciarisation de l’exercice de la liberté d’association, car désormais au Venezuela, être dirigeant syndical est synonyme de crime organisé, dénonce Leida Marcela Léon. Cette condamnation désastreuse est une aberration juridique ».
« Nous regrettons profondément cette décision judiciaire qui criminalise les syndicats », a réagi la Confédération syndicale internationale (CSI) qui a interpellé Nicolas Maduro, le président du pays. « Nous exhortons le pouvoir exécutif à agir pour sauvegarder les droits civils et politiques et le droit à la liberté d’association au Venezuela et pour assurer le plus large exercice possible de l’activité syndicale dans le pays et non mettre en péril le processus de dialogue social. »